Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

La talentueuse A. A. Williams nous a fait l’extrême honneur de nous autoriser à l’interviewer pendant la période de confinement. Nous la remercions chaleureusement pour cet entretien que nous avons vraiment apprécié. Nous avons parlé de la sortie de son nouvel (et premier) album, Forever Blue, mais pas que. Nous abordons brièvement sa tournée avec Cult of Luna et Brutus ainsi que le prénom de son chien… Si c’est pas merveilleux?

Guillaume – La première question que j’aimerais te poser, c’est… En tant qu’artiste, comment observes-tu ta carrière? Ce que je veux dire, c’est que tu as sorti un EP de seulement quatre morceaux en 2018 qui a été réédité en 2019 et ensuite tu te retrouves propulsée sur la scène principale d’ArcTanGent en un rien de temps. Comment est-ce arrivé si vite et comment l’as-tu vécu?

A. A. Williams – Je suis si ravie que le projet ait trouvé écho auprès des gens et que les chansons aient trouvé une place particulière dans les vies des auditeurs. Je suis encore stupéfaite de la rapidité et de la façon dont les choses ont progressées. Je pense que beaucoup de tout ça s’explique par le fait d’avoir une éthique professionnelle forte et de vouloir constamment me pousser toujours plus loin. Et je prends toujours en compte les idées des autres pour être certaine que je fais les choses aussi bien que je le peux.

Je suis ma plus mauvaise critique, je suis une vraie perfectionniste donc même si cela rend le processus de travail plus lent, je pense que ça a un impact positif sur la qualité de ce que je fais.

Anthony – Tu as joué au Roadburn, à ArcTanGent, tourné avec Cult of Luna… Comment a commencé ta relation avec la musique « lourde »?

A. – J’ai commencé à écouter de la musique plus lourde quand j’étais adolescente, à l’âge de 14 ou 15 ans, je pense. Je l’ai toujours sentie comme un espace safe, sécurisé, comme si j’avais découvert quelque chose qui aurait été fabriqué juste pour moi.

G – Tu es souvent comparée à Chelsea Wolfe ou à Emma Ruth Rundle, qui, à mon humble avis, ont créé leur propre scène, leur propre style, ce qui est une excellente chose. Comment te sens-tu lorsqu’on te compare aux autres artistes? Est-ce plutôt positif ou négatif pour toi?

A. – Je pense que comparer les artistes facilite le journalisme. C’est juste plus simple de nous comparer entre nous que de décrire aux lecteurs comment la musique sonne.

G – Peux-tu nous parler de ta tournée avec Brutus et Cult of Luna ? Comment est-ce arrivé?

A. – Cette tournée à été bookée au tout début, au moment où mon E.P. est sorti. Mon agent avait envoyé mon E.P. à Johannes pour lui présenter ma musique. Il n’y a pas vraiment d’histoire « rock’n’roll » géniale, Johannes a apprécié l’album, et mon groupe, et on m’a donc offert la première partie pour les concerts de 2019.

A – Si tu pouvais jouer dans une salle ou dans un festival, laquelle, ou lequel, choisirais-tu?

A. – J’adorerais jouer sur la Pyramid Stage de Glastonbury un jour, c’est le rêve ultime! Brixton Academy aussi. J’ai vu tellements de concerts là-bas durant ces dernières années, je pense que ce serait une vraie récompense pour mon jeune alter-ego.

G – Tu as collaboré avec Mono pour Exit in Darkness, c’est aussi une preuve que tu travailles avec les grands noms de la scène post-rock et post-metal. Comment avez-vous travaillé ensemble?

A. – C’était adorable de travailler avec Taka. Nous avons fait beaucoup à distance, en s’envoyant des démos et en chattant à propos d’idées. Nous avons rapidement réalisé que nous avions des intentions très similaires en termes de ce que nous voulions atteindre avec ce morceau, c’était une expérience très fluide. Enregistrer avec le groupe en studio était aussi rapide et facile, c’était un réel plaisir de les regarder travailler.

G – Chez New Musical Horizons, nous t’avons suivie depuis tes débuts avec ton premier E.P., que nous considérons comme ton premier vrai album. Est-ce que tu considères que Forever Blue est un album différent ou plutôt une « évolution » de ton E.P.?

A. – Je pense que la créativité évolue toujours, je considère donc que Forever Blue est la prochaine étape du développement de mon style.

En partie, cela vient du temps supplémentaire passé à créer l’album, au plus tu as de temps, au plus tu peux expérimenter et essayer des choses différentes. Je me suis donné quelques mois pour écrire Forever Blue alors que l’E.P. a été écrit en quelques semaines. Ca voulait dire que, pour l’album, je pouvais écrire plus de morceaux dont j’avais besoin, passer sur du temps à décider lesquels inclure sur le disque, passer plus de temps à jouer avec les arrangements et les couches et même l’ordre des titres sur le disque.

Il y a des différences de tonalités entre l’E.P. et Forever Blue aussi, principalement créées par les différences de technologies et d’équipements disponibles. J’ai réalisé l’E.P. chez moi avec un équipement et une connaissance technologique limités. Je pense que pendant le processus d’écriture de l’album, je me suis certainement améliorée dans cet aspect que je suis devenue bien plus confiante pour jouer autour des sons et voir ce que j’étais capable de faire.

G – Nous avons aussi vu ta série de vidéos de covers pendant le confinement. Peux-tu nous en dire un peu plus à propos de ça? Est-ce que ces groupes font partie de tes choix ou as-tu dû les découvrir avant de créer les covers ?

A. – Tous les groupes et les artistes que j’ai choisis pour la série Songs From Isolation m’étaient familiers avant que je réalise les vidéos. Beaucoup de fans m’ont suggéré les morceaux qu’ils aimeraient me voir jouer, donc j’ai passé beaucoup de temps à décortiquer tout ça pour voir lesquels fonctionneraient le mieux en tant que covers, dans quels morceaux je pourrais incorporer le plus d’idées fraiches et quels morceaux pourraient convenir à mon style.

G – Pendant ce confinement, qu’écoutes-tu pour rendre tes jours plus clairs ? Ou plus sombres…

Habituellement, j’écoute de la musique lorsque je voyage, mais comme ça n’est pas arrivé récemment, j’écoute aussi lorsque je travaille. J’ai beaucoup écouté Perturbator et Green Lung, Dangerous Days et Woodland Rites m’ont vraiment aidée à rester motivée.

G – Peux-tu nous dire quelque chose que tu n’as jamais dite dans une interview auparavant?

J’ai un Teckel qui s’appelle Geezer, ce nom vient de Geezer Butler des Black Sabbath!

  • Guillaume

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