Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

Nous nous sommes rendus à Gand pour rencontrer Wout, le très sympathique créateur du label Dunk!Records mais aussi co-organisateur du Dunk!Festival (Belgique et USA), batteur de Stories from the Lost, joueur de basket et propriétaire du très cosy magasin de disque de son label. Enquête sur un bourreau de travail prolifique et surtout passionné!

New Musical Horizons – Est-ce que tu écoutes tout le temps du post-rock ou bien tu aimes écouter d’autres choses ?

Wout Lievens – La plupart du temps, j’écoute du post-rock, surtout quand je travaille au magasin, qui est mon lieu de travail, même quand il est fermé. Mais dans ma voiture c’est un peu plus « heavy » avec du métal et du post-hardcore. Pour le moment c’est « The Ocean » par exemple.

C’est tout, je n’ai pas de grands noms dans ma collection de vinyles, que du post-rock ou de l’ambient.

NMH – As-tu une grande collection ?

W.L. – Non, c’est assez cher pour être honnête. J’ai toutes mes sorties, bien sûr. *rire*

NMH – Tu dois être fier de pouvoir sortir tous ces albums sous ton propre label.

W.L. – Oui c’est génial d’avoir une collection qui est, pour la plupart, mes propres sorties. C’est toujours génial d’avoir de bons groupes signés chez nous, de prendre des décisions avec eux à propos de leurs visuels par exemple. Et chaque résultat est toujours une surprise… Une bonne surprise ! *rire

Quoique, parfois non. Parfois la couleur ne correspond pas à ce que nous voulions. Je pense que c’était le cas pour Set and Setting qui était orange avec un effet nuage en violet, mais ce violet est quasiment imperceptible tellement les deux couleurs sont similaires dans ce cas…

C’est dommage, mais nous apprenons à chaque sortie.

NMH – Voici donc la question que l’on va, je pense, poser à chaque disquaire. Quels seraient les 5 albums que tu classerais au-dessus de tout ?

W.L. – C’est vraiment difficile ! Mais je vais faire de mon mieux. Laisse-moi voir dans ma collection…
Voici le premier : F♯ A♯ ∞ de Godspeed You ! Black Emperor. « The Dead Flag Blues » est le premier morceau du disque et c’est celui que je préfère par-dessus tout.

Ensuite We Lost The Sea avec Departure Songs.

Puis Plains of the Purple Buffalo par *shels. J’ai réussi à l’avoir, mais celui-ci (NDLR : le vinyle qu’il tient en main) n’est certainement pas le premier pressage.

Ensuite un album de Kokomo… Certainement If Wolves, l’album avec lequel nous avons tout commencé au niveau du label.

Et pour terminer, je dirais 65daysofstatic avec…

NMH – The Fall of Math ?

W.L. – Oh oui! Ca fait 5 ! … Oh attends… (NDLR : il inspecte sa collection de vinyles) Non, je pense que je vais choisir celui-ci à la place de 65daysofstatic. Omega Massif, Karpatia ! Voilà *rire*

Le top 5 de Wout Lievens

NMH – Belle sélection ! Tu travailles seul en fait, pour le label et le magasin en même temps. Quand commences-tu ta journée et quand se termine-t-elle ?

W.L. – Ca dépend, mais en général ça va. Je commence la plupart du temps à 9H, mais je peux me permettre parfois de commence à 11H – 11H30. J’essaie d’arrêter vers 19H00/20H00, mais ça dépend aussi puisque j’ai mon propre groupe et nous répétons de temps en temps (NDLR : Batteur de Stories From the Lost). Je joue aussi au basketball donc ça fait 2 soirées par semaine où je ne peux pas travailler.

W.L. – Je travaille parfois les lundis et les mercredis un peu plus tard.

Mais il y a beaucoup de choses à faire : le festival dunk!USA (NDLR : l’interview a eu lieu avant le festival), nos projets de créer notre propre site de pressage de vinyles en Belgique ou encore le prochain dunk!festival en Belgique.

Nous sommes en train d’organiser le line-up pour le moment. Certains groupes ont déjà confirmé !

NMH – Pourquoi as-tu décidé d’ouvrir un magasin en plus de ton label ?

W.L. – En fait, je travaille ici depuis longtemps. Et j’utilisais ma vitrine actuelle comme vitrine pour le magasin en ligne. Donc c’était fermé alors que maintenant on peut voir à travers. Il y avait un mur en fait au milieu de la pièce actuelle, nous avons cassé ce mur pour faire un espace plus grand.

W.L. – Au début ça permettait aux gens de venir voir les vinyles, les écouter, les observer… Et éventuellement de venir les chercher après les avoir commandés en ligne.

Les gens aiment voir ce genre de chose et comme c’est un genre de musique de niche, les passionnés sont très enthousiastes envers notre univers. Ce sont les gens qui connaissent ce style qui entrent dans le magasin, les autres ne s’y intéressent en général pas.

Beaucoup de touristes, même des gens des États-Unis, viennent voir ce qu’il se passe. C’est vraiment chouette.

Donc le magasin était un choix logique puisque je ne paie rien en plus pour l’avoir et ça permet d’avoir même un peu plus de revenus puisque certaines personnes qui viennent chercher un album qu’ils ont réservé en ligne repartent avec 2 ou 3 parfois. Ce n’est pas énorme, mais quand même…

W.L. – Je ne perdrais pas d’argent non plus si je le fermais, je ne sais pas combien de temps il restera ouvert d’ailleurs, puisqu’il y a quand même pas mal de nouveaux projets qui vont arriver, comme le site de pressage de vinyle qui devrait voir le jour dans un an.

Je verrai dans ce cas si je dois être là-bas en permanence ou si je sais garder le magasin en même temps. Je vais essayer de le garder bien sûr, c’est vraiment chouette, mais ça dépendra de beaucoup de choses. Peut-être le confier à quelqu’un d’autre qui pourrait m’aider, mais je ne peux pas me permettre de payer un vendeur à temps plein.

NMH – Peux-tu nous parler de ces nouveaux projets ?

W.L. – Oui ! Cela fait 1 an et demi que j’ai démarré ce projet donc tout s’accélère. Je trouve que nous avons trouvé notre bon rythme à présent. Il y a toujours quelque chose de nouveau et j’en suis content, je vais même essayer d’augmenter un peu la cadence, surtout si nous avons la possibilité d’avoir notre propre presse. Je serai alors capable de proposer des tirages exclusifs à 50 ou 100 exemplaires.

W.L. – Certains groupes ne sont pas capables de se payer un pressage vinyle alors leur proposer un tirage à 50 exemplaire est avantageux.

Le dunk!USA est une première, on va voir comment ça va cette année. On s’est rendu compte que c’était beaucoup de travail pour notre petite équipe. Nous devons éventuellement voir si une équipe, là-bas aux USA, serait capable de prendre le projet en charge.

Mais c’est beaucoup de travail donc nous ne nous attendons pas à recevoir quelqu’un qui dira « Oui, on va le faire sans souci… » *rire*

Pour le moment, nous voyons cet événement comme un « one shot ». On verra ce que l’avenir nous dira.

W.L. – Ensuite, le festival en Belgique. C’est aussi un gros travail, mais c’est très gratifiant… Du moins l’expérience en elle-même, pas financièrement ! *rire*

Notre meilleur objectif est de faire 0 perte. Il ne nous reste, en général, rien à la fin du festival. Surtout parce que nous voulons offrir la meilleure expérience possible. C’est beaucoup de temps et d’énergie dépensée « seulement » pour ce côté gratifiant et humain.

Et cela devient vraiment difficile de continuer à faire vivre ce projet, financièrement parlant. Nous sommes actuellement à la recherche de solutions qui nous permettraient d’avoir une situation financière confortable et d’avoir la possibilité de solutionner un problème spontané si jamais cela arrive.

NMH – C’est une bonne idée, surtout que votre événement est le plus populaire d’Europe. Les gens seraient vraiment déçus et tristes si vous arrêtiez.

W.L. – Absolument. Nous allons déjà organiser notre 14e édition et ensuite nous verrons.

L’événement est aussi une grosse promotion pour le label puisque beaucoup de groupes signés sur le label jouent au festival et présentent leurs albums. Ce qui permet d’avoir quelques retombées financières aussi…

Le festival est génial et fun sur le moment et puis lors des semaines qui suivent l’événement on se dit « Oh merde encore une facture…. Et encore une… ». Donc c’est une grosse emmerde.

NMH – Vous devez continuer… Absolument ! *rire* Surtout que vous avez une identité vraiment unique, vous proposez du post-rock, mais aussi de la musique drone, expérimental, jazz…

W.L. – Oui, nous aimons proposer quelques petites « aventures » dans notre line-up, c’est important pour nous.

NMH – Alors, faites-nous vivre encore de belles aventures 😊 Merci pour ce moment !

W.L. – Avec plaisir !

 

 

 

 

 

 

 

 

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