Pour connaître notre album de l’année, je vous demande de faire preuve d’un peu de patience, parce qu’il ne s’agit pas d’un album, mais de quatre albums différents. Profitez donc des disques suivants!
- Guillaume
Anthony
5 • Nothing – The Great Dismal
Les Philadelphiens de Nothing ne perdent pas de temps avant d’exhiber leur nouvelle maîtrise de l’art de la nuance et de l’atmosphère en ouvrant sur le délicat « A Fabricated Life », suivi du plus explosif « Say Less ». La qualité du songwriting est à la fois plus élevée et constante que sur leur précédents albums, usant des techniques prouvées du shoegaze embellies de quelques déviations vers d’autres genres. Le tout est sublimé par une production impeccable qui permet à l’auditeur de se laisser envoûter par l’onirisme omniprésent de The Great Dismal.
Bandcamp : https://nothing.bandcamp.com/album/the-great-dismal
4 • Aesop Rock – Spirit World Field Guide
Bien que thématiquement opposé à son excellent album précédent, nettement plus autobiographique dans ses paroles, Spirit World Field Guide donne l’impression d’être l’album le plus personnel d’Aesop Rock. Présenté sous la forme d’un guide au monde imaginaire des esprits, l’album est une véritable fenêtre ouverte sur le psyché ultra-créatif de l’artiste. Loufoque, exubérant et ingénieux sont autant d’adjectifs pouvant qualifier la plume de ce maestro de la langue de Shakespeare. Et sur ce nouvel album ils peuvent aussi être appliqués à son instrumentation, plus imaginative que jamais, sans doute grâce à l’influence de son projet Malibu Ken l’année passée.
Bandcamp : https://aesoprock.bandcamp.com/album/spirit-world-field-guide
3 • Deftones – Ohms
Les auditeurs de Deftones étaient en droit de se demander à quoi s’attendre pour le neuvième opus du groupe, après le décevant Gore, sans doute le point le plus bas d’une discographie autrement impeccable. La bonne nouvelle est que Chino et sa bande sont au sommet de leur art sur cet Ohms, et que la recette de mélodies prenantes et de riffs abrasifs qui leur est si caractéristique est servie à la perfection. Richement détaillée, l’instrumentation des musiciens est élevée par le chant de Chino, au champs incroyable, tantôt susurré, tantôt hurlé, toujours hypnotisant.
YouTube : https://youtu.be/g81V6Uas5aw
2 • Run the Jewels – RTJ4
Le talent de Run the Jewels réside dans leur aptitude à lier la légèreté à un message politique impliqué. Qu’un album puisse sans incohérence contenir à la fois le frénétique « Ooh La La » et le glaçant « Walking in the Snow » sans détonner n’est pas à la portée de tous. Et RTJ est à la fois une vignette presque vivante du zeitgeist états-unien et une collection de morceaux débordants d’une énergie apparemment infinie. RTJ4 est l’album le plus osé de l’incontournable duo, et probablement leur meilleur.
YouTube : https://youtu.be/_DFypFVnSS0
Guillaume
5 • We Stood Like Kings – Classical Re:Works
Comment ne pas placer ce bijou, trop peu partagé par les zines cette année, dans le top 5 de l’année 2020? J’ai eu la chance d’entendre quelques morceaux du disque lors d’un show case privé, et croyez-moi, l’album prend tout son sens sur scène, comme souvent avec les bruxellois de We Stood Like Kings. La prouesse d’avoir su transposer des morceaux de musique classique en post-rock est tellement bien exécutée que cela prouve une nouvelle fois que le talent du quatuor est sans limite.
Bandcamp : https://wslk.bandcamp.com/album/classical-re-works
4 • The Ocean – Phanerozoic II: Mesozoic | Cenozoic
Le groupe allemand The Ocean s’impose une nouvelle fois comme le maître du post-metal, teinté d’une large dose de progressif et même d’un peu de black sur « Pleistocene ». J’ai écouté tant de fois ce disque que je le connais par cœur. Chaque break, chaque passage épique et chaque climax me filent toujours autant de frissons, après autant d’écoutes.
Bandcamp : https://theocean.bandcamp.com/album/phanerozoic-ii-mesozoic-cenozoic
3 • Anna Von Hausswolff – All Thoughts Fly
Considérez les trois albums de mon top 3 comme mes albums de l’année. Ils auraient pu tous les trois se retrouver en première position tant ils brillent par leur diversité. Et le premier de ces trois disques est celui d’Anna Von Hausswolff. Un seul instrument peut communiquer des émotions très intenses, et la suédoise le prouve sur ce All Thoughts Fly d’une beauté rare. Un hommage au minimalisme classique, avec une touche impériale de grandeur procurée par cet orgue au son imposant.
Bandcamp : https://annavonhausswolffsl.bandcamp.com/album/all-thoughts-fly
2 • Run the Jewels – RTJ4
Alors est venu le moment du choix. Celui de savoir qui j’allais faire régner au sommet de mon classement. C’était choisir entre l’album que j’ai probablement le plus écouté de l’année et celui qui m’a le plus surpris. Voici donc le plus écouté. RTJ4. Quel disque! Le duo de rappeurs américains a remis ça, après un Run The Jewels 3 déjà vachement bien foutu. Leur production est impeccable, leur flow rythmé au métronome et toujours un petit côté engagé pour parfaire le talent que l’on retrouve sur cet album. RTJ4 tournera encore souvent sur ma platine en 2021!
YouTube : https://youtu.be/_DFypFVnSS0
Tiph
5 • WuW – Rétablir l’Eternité
Un des premiers groupes sur lequel j’ai travaillé à mon arrivée chez NMH. Rétablir l’Eternité m’accompagne toujours certaines nuits où j’ai besoin de m’évader. Le post-metal instrumental des Français n’est pas qu’une mise en bouche en attendant le retour de Year Of No Light, il est vraiment une parcelle du post-instru à la française. Le premier opus était magnifique. Le second est magistral. Vivement la suite.
Bandcamp : https://wuwmusic.bandcamp.com/album/r-tablir-leternit
4 • Selfless Orchestra – GREAT BARRIER
Certainement l’un des albums qui m’a donné le plus de frissons cette année de par sa complexité et son approche immersive totalement réussie. On se prend vite au jeu de se penser dans le fond de l’océan avec ce truc à la Godspeed You! Black Emperor. Les messages écologiques transmis via les sensations et le son sont virevoltants. Je ne peux que vous conseiller de vous installer pour le découvrir dans son intégralité.
Bandcamp : https://selflessorchestra.bandcamp.com/album/great-barrier
3 • Maserati – Enter The Mirror
Sur la première marche de mon podium, peut-être le groupe de post-rock qui m’a secoué le plus cette année. Ce mélange du genre avec des éléments eighties prend forme dès les premières notes et plonge l’auditeur dans un univers rétro où David Hasselhoff n’est pas forcément votre ami. C’est une tuerie qui ne peut que mettre tout le monde d’accord.
Bandcamp : https://maserati.bandcamp.com/album/enter-the-mirror
2 • Anna Von Hausswolff – All Thoughts Fly
Placer un album uniquement composé à l’orgue et totalement instrumental peut peut-être vous paraître totalement cinglé de ma part. Et pourtant, Anna Von Hausswolff m’a envoyé l’électrochoc de 2020. L’artiste suédoise a donné naissance à une œuvre asphyxiante où des couches, des sur-couches et des sur-sur-couches d’orgue se mêlent entre elles pour vous absorber totalement. Je l’ai écouté à tout moment de la journée et de la nuit. À chaque écoute, une claque. De nuit, au volant sur l’autoroute, All Thoughts Fly prend une dimension presque spatiale. Une œuvre majeure de 2020.
Bandcamp : https://annavonhausswolffsl.bandcamp.com/album/all-thoughts-fly
Mats
5 • Caspian – On Circles
Pendant très longtemps, j’ai eu du mal à comprendre l’enthousiasme particulier autour de Caspian… mais ça c’était avant la sortie d’On Circles qui m’a absolument scotché. Alors est-ce l’arrivée d’un nouveau batteur ou l’apparition de Jo Quail qui font que cet album sonne différent à mes oreilles par rapport aux autres? Je ne sais pas, en tout cas, 2020 aura été l’année qui m’aura fait changé d’avis sur Caspian et c’est déjà un exploit.
Bandcamp : https://caspiantheband.bandcamp.com/album/on-circles
4 • Haken – Virus
Après 2 albums dans lesquels j’ai eu un peu de mal à rentrer, Haken revient en 2020 avec un album incroyable (et dont le titre colle parfaitement avec 2020). Virus est d’une richesse folle et j’ai le sentiment que tout ce qui pouvait m’agacer un peu chez Haken a été amélioré ou corrigé, à l’image d’un Ross Jenning (chant) qui se bonifie d’année en année. Le roi Dream Theater est mort (depuis un moment), longue vie au nouveau roi de la scène prog.
YouTube : https://youtu.be/lgNGNhxYnQM
3 • Long Distance Calling – How Do We Want To Live?
En un an, LDC aura sorti un live fabuleux (Stummfilm – Live in Hamburg) que je vous recommande vivement, et l’album qui nous intéresse aujourd’hui. Si les penchants progressifs (et metal) du groupe étaient déjà bien présents sur les sorties précédentes, avec How Do We Want to Live?, le combo allemand franchi une étape supplémentaire avec un album aux relents pinkfloydiens évidents et qui parviendra à réunir amateurs de post-rock complexe comme de rock progressif et expérimental.
YouTube : https://youtu.be/8rCWGfnoEcY
2 • Alarum – Circle’s End
Dans la série « groupe qu’on avait pas vu revenir », voici le nouvel album des australiens d’Alarum, après 9 ans d’attente, et mon dieu quelle claque ! Alarum, pour résumer, propose un mélange unique de death/thrash/prog/jazz qui laissera un paquet d’auditeurs sur le carreau, ne serait-ce que par sa technicité et son imprévisibilité. Pour les autres, foncez, cet album est une tuerie absolue.
Bandcamp : https://alarumofficial.bandcamp.com/album/circles-end-2
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A très vite pour nos albums de l’année!