Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

D’ordinaire, je ne vais pas moi-même vers les artistes prog en tant que tel. Étant plus post ou sludge, j’ai plus vite tendance à virer dans ces méandres de la musique. Et si ce soir, je trouvais un projet qui à la fois comble mes espérances post et y ajoute une touche prog très alléchante ? C’est le programme que nous propose le One-Man Band Noswal.

 

Derrière Noswal se cache Nick Lawson, un multi-instrumentaliste originaire de l’Oregon et qui a donné vie de bout en bout à ce Pangaea. il n’en est pas à son premier fait mais sous l’appellation Noswal, c’est tout neuf et il faudra reconnaître que le jeune homme a su écouter les bons disques et les conseils de ces prédécesseurs. En effet, le projet s’inscrit parfaitement dans la lignée de Caspian, Coldbones, Egoera ou encore l’excellent Darkfield que nous avons promulgué il y a de cela quelques semaines.

Pangaea est son premier album, intégralement instrumental et vraiment très bien fait. « Trilobite » place la barre haute entre Caspian et Coldbones avec un feeling peut-être un plus prog. Après une semi interlude « Resolve », le progressif sera le maître mot sur « Sacred Waters » avec de longs solos pour ponctuer son riff principal, un petit côté Dream Theater dès début. Noswal veut créer une ambiance indélébile à l’album et creuse avec « Away With Words », très mélancolique et lancinant. Cela ne sera pas déplaire aux nostalgiques des années 90, avec un superbe démarrage vers la seconde minute qui sera mélodique jusqu’au bout. Avant un final digne de ce nom.

Effectivement, cet album me ramène vraiment dans les années 90, notamment avec l’artwork montrant un squelette de dinosaure (un tricératops), que l’on suppose mort dans l’eau ou la glace. On peut y voir pas mal de choses en l’observant longuement. Le choix des couleurs est en tout cas harmonieux. « Zawn » transpire justement le progressif à la Devin Townsend avec un petit bien lourd et mélodique à la fois.

L’aventure est loin d’être finie. « Transmission » lance une virée plus sombre, basse en avant. C’est également le bon moment de sortir les connaissances et expliquer que la Pangée fut supercontinent qui regroupait tous nos continents actuels. Pourquoi vous raconter ceci ? Car le superbe « Ocean Floor » est dévolu pour tout fan de guitares. C’est massif, c’est alambiqué, c’est concret, bref c’est écrasant. L’artiste voulait créer un tout, c’est chose faite. Nous venons de passer la première partie de l’album et bien que cela ne soit pas forcément mon style de prédilection, je passe toujours un très bon moment.

Cela va se poursuivre sur « Amoeba » et « Keleken », quoi que ce dernier sensiblement plus lourd et larmoyant que le titre précédant. Quand je pense qu’il s’agit d’une seule et même tête pensante derrière, j’en reste toujours admiratif. Par instants, ce « Keleken » me « rappelle » du tout vieux Soundgarden. Preuve que les influences sont nombreuses. Le middle sera très théâtralisé version jeux vidéos. Le cou va mordre la poussière. Il ne reste déjà plus que trois morceaux après le bref interlude. « Mother’s Moon » comme son nom l’indique est plus rêveur, plus lumineux et incite à fermer les yeux. Plus nocturne aussi. Bref, c’est sublime, j’en ai presque la larme à l’œil.

Sa guitare, son oeuvre en lieu et place de son visage..Bien qu’en cherchant un peu ;)…

« Shores of Pangaea » entame doucement la fin de l’opus toujours en douceur et le riff bien placé. L’auteur veut nous mettre bien avec des accents smooth jazz dans son jeu. Moi, ça me parle en tout cas, je me prête au jeu. Et cet amour était justement les années 90 à jamais disparues, comme un Faith No More qui brûlerait dans nos cœurs à jamais. C’est mon ressenti à l’écoute de ce morceau, toujours taillé dans la veine progressive cela dit mais doté d’un magnifique solo aérien. Ce sera d’ailleurs ce morceau que je vais vous laisser en témoin. « Elixir of Life » est très bien composé mais a pour vocation de fermer l’opus. Et il le fait d’ailleurs très bien avec un faux feeling Genesis.

Pour un premier album, réalisé seul et sorti de nulle part, Noswal se revendique déjà un futur très intéressant et empreint de bonnes choses. La cohérence est de mise tout au long de l’effort et ne tombe pas dans le piège de la répétition. Soixante minutes se sont pourtant écoulées depuis le début de ce texte. Les amateurs d’ambiance et de post seront intéressés, ceux de prog seront ravis je pense. Plongez-vous dans un monde où tout est imaginaire une fois de plus, onirique.

Bonne écoute

  • Tiph

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