Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

Longtemps résumée à Behemoth et le death metal, la scène doom polonaise commence doucement à émerger avec des formations telles que Fleshworld dans le post metal, Obscure Sphinx dans un registre plus doom sludge, Belzebong dans le stoner doom ou encore dans ce cas présent, les excellents Dopelord.

Alors au niveau de la description, on ne va pas commencer à faire du cinéma, on a affaire à du bon gros stoner doom inspiration Black Sabbath et tutti quanti. Dopelord ne propose pas forcément quelque chose d’innovant, mais plutôt suit une tradition du genre pour continuer à le faire exister. Et c’est tant mieux ! J’apprécie énormément les groupes audacieux proposant du neuf, j’aime également ceux qui suivent les traces de leurs pères. Quoi que l’on en pense, il faudra toujours des groupes comme Dopelord, Monolord ou encore les Suédois de Salem’s Pot pour faire exister le stoner doom et le doom classique quand leurs aînés auront tous disparu. Pour la pérennité des racines.

Dopelord n’a qu’une seule prétention : celle de la recherche et de l’exploration du doom à ses origines les plus primitives : la recherche de la défonce totale, le psychédélique le plus extrême et la transe la plus complète. La Marie-jeanne est d’ailleurs plus certainement un instrument à part entière, si vous voyez de quoi je parle… (Je m’en ferais bien un tant que j’y suis en écoutant l’album tiens…Bon je m’égare). À ce jeu-là donc, le son de Dopelord depuis ses débuts va dans ce sens et s’approfondit à chaque release. Ce Sign Of The Devil, quatrième opus de la bande, est le plus abouti de leur travail à ce jour.

Là où par exemple un Monolord va distiller un doom lent comme si on tapait au marteau pour enfoncer une vis dans le bois, en se foutant royalement du filetage, Dopelord n’hésite pas à utiliser une visseuse à percussion pour accélérer la cadence. Après un « The Witching Hour Bell » fidèle à Black Sabbath, « Hail Satan » est cette visseuse à percussion. Le tempo monte en intensité et le refrain est taillé pour les salles obscures et un public dévoué à la Bête. « Heathen » nous ramène à doom plus moderne, lourd et au final « arrache cou » comme j’aime l’appeler. Vient ensuite la pièce maîtresse de la galette avec « Doom Bastards », pavé de dix minutes et va résumer parfaitement tout le contenu de ce disque. Du psyché à l’intro, du lourd et une accélération pour terminer en force. C’est hallucinant à souhait. Tous les codes du genre sont présents et c’est tout bonnement puissant.

« World Beneath Us » sera déjà le dernier vrai morceau, très langoureux et ponctué de soli comme je les aime. Vraiment un très bon titre, qui ravira les fans de Monolord, actuellement en vogue sur la nouvelle scène. « Headless Decapitator », à mi-chemin entre outro et délire exutoire des membres du groupe, conclut en puissance et force, toujours avec cette visseuse à percussion bien entendu.

A tout cela, on peut ajouter un superbe visuel en noir et blanc représentant une scène moyenâgeuse où la religion avait plein pouvoir sur absolument tout (enfin quoique, c’est vraiment uniquement pour le Moyen-Âge ce constat ? Oups, je sors du propos), rempli de détails dans tous les recoins, très bien réalisé. On peut passer pas mal de temps à l’observer et y trouver des références ainsi que des théories sur ce qu’il s’y passe. Génial tout simplement.

N’oubliez pas d’écouter la musique de nos aînés et rappelez-vous que sans Nous, les fans tous autant que nous sommes, les groupes n’ont aucune audience. Faites-les vivre et pas forcément financièrement si les moyens ne suivent pas. Parlez-en, faites-les découvrir et transmettez-les à la génération suivante.

Bonne écoute

  •  Tiph

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