Le Farmer est un bar/salle de concert qui se trouve dans les pentes de la Croix-Rousse, un des plus vieux quartiers de Lyon. Situé sur une colline, ce quartier est marqué par son passé de l’industrie de la soie et par la révolte de ses ouvriers. Le Farmer fait partie de ces quelques lieux de Lyon ayant une programmation musicale rock indépendant. Il a une authentique âme et nous y sommes toujours bien reçus.

Après la projection du dernier épisode de la dernière saison de Game of Thrones (et oui, comme ça le public n’avait pas à choisir entre GOT ou concert, il a eu les deux !), place au concert qui comptait ce soir deux groupes.

Dad is playing machine

La première partie, DAD IS PLAYING MACHINE, est un duo lyonnais composé d’un batteur et d’un pianiste/bassiste/chanteur (et oui il peut arriver à faire tout ça en même temps !). Ils se classent dans le genre rock indépendant. Leur collaboration est récente puisqu’ils jouent ensemble que depuis le mois de novembre 2018 bien que le projet existait déjà avant.

Ce n’était pas la première fois que je les voyais sur scène. En effet, j’avais eu l’occasion de les voir au cours d’un festival mais dans de moins bonnes conditions. J’étais aussi impatiente de les voir eux qu’ALMA !

Chaque titre débute par un sample soit d’une voix de femme soit de sons ambiants de la nature, ce qui permet de rentrer tout de suite dans leurs univers. Le public écoute attentivement et apprécie, à entendre leurs applaudissements. Leur jeu scénique me plaît et bien que ce soit leur 2ème scène ensemble, on sent une vraie complicité entre eux. Ils ont fait le choix d’éclairer la scène avec deux projecteurs atténués par un film et cela est du plus bel effet. La voix du chanteur est porteuse, leurs titres amènent à la fois vers une vraie légèreté mais aussi à une réelle introspection. Je ressens un vrai professionnalisme, rien n’est laissé au hasard.

VLMV

C’est au tour du duo britannique de VLMV (dire ALMA) originaire de Londres. Ils se classent dans le genre Ambient-ish post-something. C’est la seconde fois que je les vois et ils nous font le plaisir de commencer par un nouveau titre. Immédiatement, je suis captivée par leur musique et leur présence. « IF ONLY I » de l’album Stranded, Not lost sorti en 2018 démarre et est facilement reconnaissable aux quelques notes initiales. Pete se met à chanter et c’est tout un univers onirique qui se crée. Le public est subjugué tout comme moi. Je suis enlacée par sa voix et les sonorités de leurs instruments, pleinement consciente de la magie qui est en train d’opérer. « LITTLE HOUSES » du même album commence, la rythmique est un peu plus soutenue avec le solo de guitare puis Ciaran l’accompagne au clavier.

La scène est éclairée par des ampoules qui s’allument au grès de la rythmique. Tout est minutieusement réglé et calculé pour faire de cette expérience sensorielle une expérience inoubliable. La quatrième chanson est « TO THE STARS » de l’album ALMA sorti en 2015. Leur univers m’enchante, c’est un véritable voyage émotionnel qui se vit au plus profond de soi-même.

Pete joue avec les loops en faisant des répétitions de sa voix donnant l’impression qu’il est accompagné par un chœur. Ciaran, lui, joue de la guitare à l’aide de divers objets tels qu’une baguette de batterie, une baguette métallique donnant des sons atmosphériques, planants. C’est un véritable paysage sonore.

Comme je le disais au début, c’est la seconde fois que je les voyais et même si la setlist est presque similaire, c’est un concert totalement différent du premier auquel j’assiste, les titres ont été revisités et je n’ai pas cette sensation désagréable d’écouter le vinyle. S’enchainent  » A DEAD CHANNEL BLUES », « ALL THESE GOSTS”, “THE GARDENER” et tout le monde dans la salle est ensorcelé, c’est beau !

Le duo joue avec une intensité extraordinaire, leurs visages, leurs regards les trahissent. Ils entament leur dernier titre « THE LIGHTHOUSE » qu’ils jouent avec une énergie qu’ils arrivent très bien à communiquer. Ciaran finit par en jeter sa guitare au sol ce qui me fait sursauter. Les deux musiciens terminent le titre à genoux, par terre, jouant avec leur pedalboard jusqu’à ce qu’ils coupent le son simultanément.

La dernière image qui me restera de ce concert intimiste c’est le regard (possédé ?) de Ciaran. Le titre de leur album STRANDED, NOT LOST (échoué, pas perdu) prend tout son sens pour moi car c’est un magnifique moment de vie qu’ils nous ont offert ce soir, comme une parenthèse dans ce monde échoué mais pas perdu.

  • Anne-Lise pour Lyon Post-Rock et New Musical Horizons
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