Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

Le 5 avril dernier, je vous présentais Rodrigue Nardone, talentueux compositeur hennuyer que je vous recommandais chaudement via son premier EP, « In Outside ». L’artiste est de retour avec un premier album, « Hansha », où il démontre une fois de plus, dans un format plus long, qu’il est capable de grandes choses. Je vous invite à (re)découvrir ma première chronique ICI, où je vous parle également de ses autres projets.

Pour ce disque, Rodrigue s’est en partie inspiré de son dernier voyage au Japon pour créer une ambiance mystique. « Dōtonbori », huitième morceau de l’album, est là pour témoigner de ce fait. L’ambiance de ce morceau, combiné à d’autres bien entendu, rappelle le mystère qu’évoquent les bandes originales de Trent Reznor & Atticus Ross que j’affectionne particulièrement. Pour un jeune artiste amateur, être capable, seul, de saisir l’auditeur grâce à ce type d’ambiance est tout à fait remarquable et impressionnant.

Afin d’augmenter encore la largeur du spectre des possibles de Rodrigue, celui-ci s’entoure de Céline Bataille et d’Adrien Richard pour apporter à ses compositions une touche d’originalité supplémentaire. Céline chante en fond sur le morceau « Souvenirs », elle est aussi l’auteure de la très jolie pochette et Adrien joue du saxophone sur quelques morceaux (en une seule prise pour chacun d’entre eux, s’il vous plait!), ce qui a pour effet d’ajouter de la sensualité aux mélodies déjà bien ficelées. Qui a dit que l’ambient est un style de musique chiant? Écoutez donc « Vision d’un soir » et laissez-vous séduire.

Lors de ma première écoute, je fus directement frappé par l’authenticité de chaque piste. En effet, chacun des morceaux de « Hansha » est unique et transmet une émotion singulière difficilement dissociable du reste de l’album. Cette sensation me sera confirmée par l’artiste lui-même qui indique avoir voulu transmettre un, je cite, « panel de ressentis cristallisés ». Dans le mille!

52 minutes, c’est la durée du voyage musical qui vous attend. Pour un album d’ambient, c’est ambitieux, mais jamais on ne se lasse du style de Rodrigue. Alors que sur « In Outside » j’avais surtout l’impression d’entendre une panoplie des multiples facettes potentielles de l’artiste, il règne sur « Hansha » une incroyable cohérence digne des plus grands. On sent que Rodrigue a l’envie profonde de communiquer par le biais de la diversité de son talent musical, mais il se contient sur « Hansha » pour nous offrir un album parfaitement construit, ciblé sur une série d’émotions intimement liées.

On retiendra de ce très beau disque (qui mériterait une édition physique, CD ou Vinyle…) que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Rodrigue a mis la barre très haut avec « Hansha » où chaque morceau a son importance. Mention particulière aux morceaux « En Flammes », « A la dérive » et « Au beau milieu d’un rêve » qui me font tout spécialement vibrer. En attendant la suite des aventures de l’artiste belge, plongez-vous consciencieusement dans « Hansha », sublime voyage mélodique délicat aux accents oniriques.

  • Guillaume

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