Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

Il est parfois important de se recentrer en se posant les bonnes questions. Que voulons-nous ? Rester dans un carcan ou vous en proposer tous ses angles ? S’inventer des frontières ou les élargir ? Connaitre la face A sans se soucier de la face B ? En ces temps de confinement, je choisis de ne pas me renfermer. Je vous repose cette fois les mêmes questions à propos du nouvel album de Me And That Man, projet parallèle d’Adam Darski, alias Nergal, le leader légendaire de Behemoth. Chez New Musical Horizons, nous optons pour sortir du sentier battu et vous proposer la face B de cet homme.

Alors, un conseil, faites abstraction de Nergal et concentrons-nous sur Adam Darski. Un homme qui a connu la maladie, le mal qui vous infecte et l’incertitude. Tous trois vaincus, nous avons affaire à un nouvel homme qui souhaite avant tout faire ce qu’il a envie de sa vie. Et surtout quoi qu’on en pense.

Au diable le Black Death, laissons place à une autre facette du personnage : le blues rock. Après un premier album en 2017, Songs Of Love And Death, déjà très bon et sorti en partenariat avec John Porter, bassiste de Roxy Music dans les années 70, Adam se retrouve désormais seul maitre à bord. Et perso, je trouve qu’il a eu une idée géniale : proposer à divers artistes internationaux de venir poser leur voix sur le nouvel opus dont il en sera le chef d’orchestre. Est né New Man, New Songs, Same Shit, Vol 1.

Et la sauce prend tout de suite ! 5 clips sont sortis pour la galette ! t qu’est-ce que ça donne ? Il y a des connus et des moins connus du grand public. C’est sur un rythme endiablé et jazzy qu’on attaque la galette avec Jørgen Munkeby (Shining NOR) qui nous offre ses talents de saxophoniste (« Run With The Devil »). Le ton est donné.

« Coming Home » nous propose une interprétation de Siver Høyem (MADRUGADA) très intimiste, toujours entrainante. « Burning Churches » avec Mat McNerney (GRAVE PLEASURES), le pamphlet anti religion (forcément chassez le naturel, il reviendra toujours au galop) très chantant. « By The River« , avec le maitre Ihsahn s.v.p., nous envoie un très grand solo de guitare sur un texte taillé de toute pièce pour le monstre à la voix rauque. Adam nous offre tout de même sa voix sur une superbe chanson en polonais, traitant de la pédophilie dans l’église, « Męstwo« . Un grand moment de l’album. On n’y comprend rien, mais on y croit et on se rallie.

Dead Soul pose sa voix sur « Surrender« , avec un superbe clip en prime, du blues contemporain, avec Rob Caggiano (Volbeat) à la guitare s.v.p. Moi je m’y retrouve et ce morceau à lui seul fait l’album. « Deep Down South » embarque les leaders Nicke Anderson (Entombed) et Johanna Sadonis (Lucifer) dans un country très rythmé.

Jérome Reuter (Rome) se fait crucifier sur « Man Of The Cross » avec sa voix d’Outre-tombe tandis que le leader de Trivium (Matt Heafy) s’essaie à un registre inconfortable pour lui au premier abord avec « You Will Be Mine« , un peu Johnny Cash mélancolique et une vraie chanson d’amour. Et pourtant il s’en sort avec les honneurs.

« How Come ? » voit arriver Corey Taylor, et j’attendais d’entendre le résultat de cette collaboration. Accompagné de Brent Hinds (Mastodon), le chanteur nous livre une performance juste dont il a le secret, toute en retenue, comme si lui aussi voulait montrer une autre facette encore, alors que nous avons l’habitude de l’entendre sous diverses formes.

On conclut avec « Confession« , qui offre à Niklas Kvarforth (Shining SWE) un mélange totalement inédit de blues et de black metal, la folie pour terminer l’album. Le texte est poignant et tellement en adéquation avec la personnalité complexe de Niklas.

Ce qui est génial avec cet album, c’est que non seulement il est très bon mais en plus t’offre la possibilité d’aller découvrir d’autres artistes et leurs projets, ce que je vais faire sans tarder. En s’étant entouré de personnalités diverses, Adam Darski a donné de la profondeur et de la diversité à ses univers et prouve que les cases n’existent que dans les livres et certaines têtes. Et il est bien référencé « Vol 1 ». Ça promet ! Ce disque doit finir sur ta clé USB pour ta voiture et tourner en boucle. Il est aussi la preuve que l’on peut aimer et faire plusieurs choses très distinctes à la fois. À mon échelle, ça résonne comme un amour du grind et du drone. Qui me connait, me lira, comprendra.

  •  Tiph

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