Crippling Alcoholism – With Love From A Padded Room

Ça commence comme un album tout doux de post-rock, mais dès les premières notes, on sent bien que ce n’en est pas vraiment un. La musique bascule assez rapidement dans un univers étrange, où le malaise semble nous observer depuis un coin sombre de la pièce. Et je soupçonne dès la première écoute qu’avec des titres comme « I’ll Pay More If You Let Me Watch« , « Liquid Jesus » ou encore « Satan is the One« , je m’apprête à vivre un voyage… dérangeant.

Au fil des minutes, cet effet s’intensifie, notamment grâce à la double pédale de « Red Looks Good On Him » et à la voix rauque, presque brisée, du chanteur. Elle nous plonge dans une sorte de désarroi difficile à décrire. C’est sombre, les basses sont abyssales, et on se surprend à aimer se perdre dans cette ambiance macabre, comme dans cette pochette mystérieuse, effrayante, angoissante.

Crippling Alcoholism ne fait pas dans la demi-mesure. Leur musique nous agrippe comme une main froide sur la nuque, et on comprend vite qu’il n’y aura pas d’échappatoire. Les guitares hurlent, les percussions martèlent avec une intensité presque suffocante, tandis que la voix, éraillée et désespérée, semble surgir d’un abîme sans fond. C’est brut, viscéral, et chaque morceau nous entraîne un peu plus profondément dans un chaos sonore qui oscille entre rage cathartique et mélancolie écrasante. Imaginez une sorte d’IDLES dépressif qui rencontre l’âme sombre de Chat PileCrippling Alcoholism, c’est un peu ça, en plus glauque encore.

En mêlant noise rock, goth rock et des influences issues du mathcore et du post-hardcore, les musiciens créent une bête sonore redoutable et atypique. Ayant initialement évolué dans le jazz avant de graviter vers des genres plus abrasifs, le groupe reflète une volonté de s’éloigner des standards hyper-techniques pour explorer des sonorités plus sombres et émotionnellement complexes.

With Love From a Padded Room illustre cette approche unique en fusionnant des couches de dissonance, des synthés froids et des éléments de coldwave avec une intensité viscérale. Je tiens particulièrement à saluer leur capacité à créer une atmosphère oppressante mais captivante, où chaque morceau possède sa propre identité tout en s’inscrivant dans un récit narratif et sonore global. J’ai hâte de les retrouver cette année avec leur nouvel album qui s’annonce tout aussi angoissant, s’il est le reflet du visuel de leur premier single. Foncez ici pour le découvrir, en attendant la suite de leur sombre aventure musicale.

Guillaume

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