Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

Vivais-je dans une grotte, le mois dernier, lorsque le duo belgo-allemand de A Winged Victory For The Sullen a sorti son dernier album? Je ne sais plus… Peut-être. Toujours est-il que ce groupe faisait partie de mes classiques et que je reviens souvent à leur premier album éponyme, sorti il y a dix ans, déjà. Le constat est clair, la musique du groupe n’a pas perdu de sa superbe.

Nous restons dans l’univers de l’ambient teinté de post-classique avec ce quatrième album (sans compter l’EP et leurs deux BO). Un disque un peu particulier car il est le compagnon d’une perfomance théatrâle et musicale, adaptation du livre Les Villes Invisible d’Italo Calvino. Je ne connais pas le bouquin et n’ai pas vu la pièce, donc j’entre dans ce disque comme dans n’importe quel autre : avec la naïveté d’un enfant qui découvre le monde, sans préjugés.

Et je suis frappé par l’extrême beauté qui règne tout au long de l’écoute de ce majestueux Invisible Cities. La musique du duo est un mélange entre des nappes au synthé, typique de l’ambient, et des notes délicates au piano qui se voient renforcées par les quelques distortions présentes çà et là. Le résultat est envoûtant. Rien que le début de « Every Solstice & Equinox » peut vous faire fondre alors qu’il ne s’agit que de strict minimalisme. Mais la profondeur de la sonorité de fond est telle qu’il n’y a pas besoin de plus pour vous convaincre.

On sent, de par la structure des morceaux, la volonté de raconter une belle histoire, peut-être tragique aussi, sans avoir recours aux mots. J’ai l’impression que les mots gâcheraient l’expérience, alors c’est tant mieux, parce qu’en 42 minutes, il est difficile de ne pas ressentir une certaine dose de fatalité mêlée à de la douce, mais lourde, mélancolie que des paroles ne peuvent pas provoquer. C’est beau à en pleurer.

Les titres, eux aussi, sont empreints d’une touche de poésie pour coller aux morceaux qu’ils illustrent. « Nothing of the City Touches the Earth », « Despair Dialogue », « Desires Are Already Memories » sont autant de titres qui évoquent une histoire profonde en l’espace de seulement quelques mots.

Fans de Brian Eno, Ryūichi Sakamoto, Hammock ou encore Nils Frahm, foncez écouter The Invisible Cities. J’espère qu’il vous évoquera, comme moi, autant la nostalgie du passé que la mélancolie de l’avenir.

  • Guillaume

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *