Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

Quand l’indécision mène à la perfection.

Il y a un certain temps déjà, Sébastien hésitait lorsqu’il s’agissait de mettre un terme à son projet de coeur, heklAa. Assailli par le doute et les émotions contradictoires, il prit alors la glorieuse décision de poursuivre l’aventure en donnant une suite à son excellent « Pieces of You – The Piano Works« , qu’il intitule « Pieces of You – The Voices Works« . Et quelle décision brillante. Gâcher un tel talent de composition aurait été un véritable sacrifice pour le monde de la musique classique moderne, « underground » s’il en est.

heklAa suit donc son instinct sur ce nouvel album qui le voit se développer comme un pianiste toujours plus inventif lorsqu’il s’agit d’agrémenter son style, déjà bien défini, de quelques artifices et d’apporter du relief à ses compositions, toujours bien riches à la base. Vous l’aurez compris, Sébastien fait la part belle aux voix dans son dernier opus. Que ce soit des choeurs ou la sublime voix de la chanteuse hongroise Emese Vida, la cohérence est de mise et la vague mélancolique n’est jamais loin.

Du côté du son, l’auditeur est gâté. La production est encore meilleure que sur l’album précédent et les sonorités du piano me paraissent plus rondes et chaleureuses. Ce sentiment se voit renforcé par les autres instruments et les basses bien présentes, morceau après morceau. J’avoue avoir eu quelques frissons sur « You Are A Piece Of Me« , « Home » et sur « Lovennibalism » qui sont également mes morceaux préférés. L’amateur de chaleur musicale appréciera également le fond sonore qui imite le vieux vinyle tournant inlassablement sur sa platine… Le diable est dans les détails.

 

Les artistes n’aiment pas beaucoup lorsque les chroniqueurs les rangent dans un tiroir catégorique ou les comparent avec d’autres artistes d’un même courant artistique. L’être humain est sans cesse à la recherche de l’originalité, de cette petite touche qui le rend différent des autres, alors lorsqu’il s’agit de comparaison, imaginez ce qui se passe dans la tête de certains… Je pense, en revanche, qu’il s’agit d’une bonne manière de flatter l’artiste lorsqu’on le compare à de grands noms. Et c’est ici le cas puisque dès la première écoute, je pense à un savoureux mélange entre Nils Frahm pour les passages plus « secs » ( « You My Cathedrals » ), plus électroniques même parfois, à Olafur Arnalds pour la rondeur du son ( « You Are A Piece Of Me » ) et à Ludovico Einaudi pour la répétition de patterns musicaux lancinants, vecteurs d’émotion brute ( « The Promise » ).

Je le dis à chacune de ses sorties, mais il me semble que Sébastien vient à nouveau de franchir un cap. Il s’améliore d’albums en albums alors lorsque j’entends qu’il lui vient la fâcheuse envie de mettre un terme à son projet, je n’ai qu’une seule envie à mon tour : monter en Alsace, boire un Riesling avec lui et lui mettre une grande claque dans la figure, ou de lui balancer une flammekuech brûlante au visage… Au choix. (Si vous avez d’autres stéréotypes (culinaires ou non) alsaciens, insérez-les ici.)

Pour ce qui est des détails pratiques, l’artiste sortira ce nouvel album le 8 mai prochain sur Wild Bless You ! Records établi à Nancy. Nous vous présenterons ce nouveau label au concept un peu particulier dans une interview de ses créateurs, tout prochainement! Pour revenir à The Voices Works, il sortira donc en 2 versions : une version simple et une version double qui contiendra également The Piano Works. Tout un programme pour un artiste à qui je souhaite une longue et prospère vie musicale. Il le mérite bien.

  •  Guillaume

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