Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

J’ai découvert Quietus il y a presque un an jour pour jour, au MCP Apache à Fontaine-L’Évêque, ils étaient accompagnés de Lethvm, Nesseria et Voidian. Quelle soirée! Pas un seul groupe à jeter et le manque de public m’avait cruellement surpris… Tant mieux pour nous qui avons pu profiter pleinement de l’ambiance de folie qu’ont mis ces trois groupes. Quelques mois plus tard, Chaos Is Order yet Undeciphered, le premier album de Quietus, venait au monde. Et quelle tuerie!

Fort de ses expériences passées (le groupe est en effet une renaissance d’Ed Warner, ancien groupe de screamo français), les membres donnent tout ce qu’ils ont sur un album d’un peu moins de 40 minutes où l’explosivité se marie à la complexité des riffs et des enchaînements présents tout au long de la galette. Car c’est bien là que se situe la force du collectif, la variété des textures et des ambiances renforcées par un batteur expérimenté qui balance des rythmiques variées et puissantes.

Ca commence par « Modern Rome » qui montre ce dont le groupe est capable. On nous met une bonne claque dans la figure avant de nous caresser dans le sens du poil pour enfin nous en remettre une couche et nous foutre à terre, à partir de la moitié du morceau! Le groupe se permet même de mélanger des riffs de doom/sludge, pendant quelques instants, poursuivant ensuite avec du heavy math-rock « in your face » que j’adore. Et cette folie continuera tout au long du disque, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Car le chant aussi saura vous surprendr : très juste, maîtrisé et en accord avec les mélodies proposées… Parfait.

Comme le montre ce morceau (« Le Ruban de Möbius« ), le groupe est capable de passer, d’une seconde à l’autre, de la plus violente des énergies, à la plus douce des caresses, mais l’auditeur, arrivé alors au troisième morceau de l’album, sait pertinnemment que le sentiment de délicatesse ne s’éternise pas et qu’il laisse souvent place à une nouvelle claque, placée au bon endroit. Et ils se permettent même quelques petits crescendos bien jouissifs, comme sur la fin de ce morceau qui escalade de plus en plus jusqu’au climax teinté de riffs de post-rock.

Enfin, pour ceux qui aiment les comparaisons, imaginez donc une sorte de Russian Circles qui se mue par moment en Daughters, en passant par The Ocean (le début de « Johnny …crevé« … quel bonheur!). Peut-être que l’analogie est foireuse, mais au moins j’ai essayé. Toujours est-il que Chaos Is Order yet Undeciphered est un album qui prouve que le groupe a passé du temps à chercher la bonne formule, jusqu’à obtention d’une identité sonore unique, forte de leurs influences et de leur passé. C’est un disque maitrîsé, cohérent et très dense. Il ne dure que plus ou moins 35 minutes, et il se passe tellement de choses qu’il aurait pu durer le double, facilement!

Une vraie réussite.

  •  Guillaume

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