Ca commence avec un « Instrumental » complètement dingue, ça s’enchaîne avec des morceaux endiablés où musique expérimentale « indie » rencontre des influences de jazz et de post-quelquechose, mais aussi une voix quelque peu torturée à l’accent british délicieux… Puis ça se termine dans un final absolument fabuleux, dansant, fou et accrocheur portant le nom de « Opus ». Mais qui sont ces gars dont je n’ai absolument jamais entendu parler?
Black Country, New Road est dans toutes les bouches en ce moment. Des chroniques dithyrambiques lui collent l’étiquette de meilleur groupe du monde après seulement deux singles, pendant que d’autres webzines parlent de révolution dans le monde du rock… Alors, je prends mes précautions et je m’apprête à être déçu, comme souvent lorsque la presse mainstream encense un groupe de manière unilatérale. Et, à la première écoute, je me dis qu’en fait, le monde n’est pas tout à fait en train de s’effondrer. Ils avaient vu juste: ce groupe est absolument incroyable.
Le collectif londonien, composé de sept gaillards bien allumés, vient donc de sortir son premier album. Stylistiquement, c’est -presque- indescriptible. Un mélange des genres peut-être et une grosse fusion des ambiances… Si le chant présent sur « Athens, France » me rappelle les passages plus calmes de La Dispute où on aurait incorporé des éléments de jazz, à d’autres moments on part dans un délire expérimental survitaminé. Cette folie se voit augmentée par le saxophone, instrument qui peut passer du plus beau charme à la plus grande des folies, comme le montre le fascinant « Science Fair ». J’ai les frissons, quel morceau!
Sur For the First Time, la musique festive qui donne envie de danser (« Instrumental ») rencontre la musique expérimentale (la fin de « Science Fair » ou encore « Sunglasses ») qu’on associe souvent au mouvement progressif. Mais le groupe est capable de gérer ses émotions et celles qu’il veut transmettre à l’auditeur en lui glissant subrepticement une jolie balade très émouvante, « Track X », collant parfaitement à l’innocence de la jolie pochette qui accompagne ce chef d’oeuvre. Que se passe-t-il derrière cette colline? Y trouvons-nous l’immense scène principale d’un festival que l’on aimerait retrouver après ces trop nombreux mois pendant lesquels la vie s’est désespérément mise en pause? J’aime me plaire à le croire.
Avec Black Country, New Road, j’ai redécouvert cette sensation de fraîcheur et de chaleur que je n’arrivais plus à déceler dans les groupes d’indie rock de ces dernières années. Ce premier album des londoniens est une vraie réussite, il les propulse directement au devant de la scène internationale et leur permet de montrer au grand public à quel point la musique expérimentale et la folie peuvent, malgré tout, vous faire danser.
- Guillaume