Le monstre est de retour avec la suite de Phanerozoic I. Et de nouveau, c’est génial. Différent, mais génial. Ça fait pratiquement deux mois que je l’écoute régulièrement et je trouve à chaque fois quelque chose de nouveau pour m’extasier (oui, deux mois, merci Pelagic pour ce beau cadeau). The Ocean est un groupe qui parvient à rester constant tout en faisant évoluer leur son à chaque album, c’est assez remarquable lorsque l’on voit la discographie du groupe.
Je fus particulièrement surpris de lire les critiques de certains blogs reprochant au groupe de bâcler le côté électronique de l’album alors que c’est la partie que j’ai trouvée la plus innovante de l’album. Les goûts et les couleurs m’voyez… Bâclé est donc un peu fort comme terme, il est vrai que le groupe apporte une touche électronique à ses compositions, cela donne un peu de nouveauté et ce côté « bâclé » est selon moi volontaire. Les sons électroniques peu travaillés font penser à ce côté primitif que les musiciens de The Ocean utilisent comme thématique dans tous leurs albums. Sans tomber dans l’analyse qui pourrait paraître ridicule ou forcée, je trouve que cela va très bien avec la période Phanérozoique, qui est celle de l’apparition de la vie animale sur Terre… Début de la vie animale, sons électroniques primitifs… Pourquoi pas? Bref, moi ça me parle et j’aime bien cette incursion originale dans le post-metal bien affirmé du groupe allemand.
Autre chose que j’adore sur cet album : la violence. La qualité du chant proposé est encore améliorée par rapport à l’album précédent. Loïc s’améliore encore une fois de plus et c’est plaisant, il parvient à sortir des sons que je n’avais jamais entendu sur aucun de leurs albums précédents. Par moment, ça donne presque comme du black-metal tellement c’est aigu et puissant, foncez écouter « Pleistocene » ci-dessous, ce morceau est une pure merveille. Montez le son et ressentez les frissons vous envahir à 5:50 de la vidéo… Quelle claque! Ensuite, si ce n’est pas suffisant, écoutez « Palaeocene« .
Violence ne veut pas forcément dire bourrin à souhait. The Ocean a bien compris qu’il fallait un certain équilibre dans la musique. Et ils maîtrisent les parties plus calmes aussi sans grande difficulté. Avant « Pleistocene » se trouve l’interlude « Ogligocene » et juste après lui se trouve « Miocene – Pliocene » qui est une belle transition avant la claque que vous venez de prendre avec le clip ci-dessus. Loïc prouve une nouvelle fois qu’il est le maître du growl actuel mais aussi du chant clair. Sa voix se prête à merveille aux deux expériences.
Phanerozoic II: Mesozoic | Cenozoic est un album réussi, vraiment réussi. Il conjugue les passages plus posés, aériens, avec un post-metal à la limite du progressif de par sa complexité et d’une violence si particulière qu’on en redemande, car elle provoque systématiquement des frissons. Assurément l’un des albums les plus réussis de 2020.
- Guillaume