Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

Possession, écrasement de ton être, Livre-toi

Ce 1er mai, fête du travail en Belgique, sera désormais synonyme pour moi de la naissance du monstrueux Sanctuary des Danois d’Alkymist. Bien que le nom ne vous parle pas forcément, je pense pouvoir vous affirmer que l’on a affaire à un poids lourd potentiel de la scène sludge en Europe. 2018 signait l’arrivée l’éclosion d’un premier album éponyme démentiel selon mes critères. Il y avait de la lourdeur, une production puissante et bien dosée sur chaque instrument et ambiance de la galette. Des passages écrasants, une voix telle celle d’un roi qui domine dans la terreur. Je fus conquis.

Vous me connaissez, j’aime apporter des références littéraires ou cinématographiques à mes chroniques. Là où le premier album était un essai ou ce Roi domine avec terreur, Sanctuary le transforme en Empereur omniscient avec une aura biblique. Sorti sur le label Indisciplinarian pour ce nouvel album, il faut appréhender Alkymist comme une messe noire tant le propos se veut de convaincre ses adeptes de le suivre dans les ténèbres.

Les puissants « Oethon » et « The Dead » nous ramènent vraiment au constat ci-dessus. C’est lent, lourd, riffs assourdissants, caverneux et pourtant énergique dans son ensemble. En témoigne l’accélération sur « The Dead ».  On écoute le prêcheur. C’est différent mais quelque chose me ramène à Type O Negative ou Danzig à l’écoute. Comme un relent des années 90 qui sent bon l’époque où on faisait du metal pour faire du metal. Pas de l’argent.

Alkymist propose de longues compositions, certaines approchant les dix minutes, et il est de rigueur d’aérer avec des interludes qui ont un coté très Crowbar. Dans l’approche en fait et dans l’analyse, le groupe de la Nouvelle-Orléans se reflète sur Alkymist. Peut-être involontaire mais on y sent une influence. Comme si Crowbar était le dégré positif, Alkymist se revendique le négatif.

« Draugr » de nouveau m’emmène dans les nineteen’s (assumé dans l’appellation). Toujours dans l’écrasement et la puissante voix de Peter Bjørneg se veut, comme je le disais plus haut, omnisciente. Vous l’écoutez, vous n’entendrez plus rien d’autre. C’est un peu comme Aaron Turner. Sa voix surplombe absolument tout. Et on le gobe.

Les cervicales subissent de nouveau sur les très progressifs « Desolated Sky » et « Astral Haze », dans lesquelles en plus de ce sludge viscéral et oblitérant, Peter apporte de la nuance, un peu comme un Dio vicieux dans son chant, ce qui ne déplait vraiment pas. Près de vingt minutes pour les deux compositions. On se prosterne en laissant aller son corps sur des riffs lourds et lancinants. « Astral Haze » va même plus loin et tente de nous faire divaguer et avaler tout ce que le maitre de cérémonie veut que l’on ingère. L’histoire d’un homme qui se devait de faire une expérience et nous revient transformer. Ce Sanctuaire se boit, comme il s’injecte dans les veines.

43 minutes de puissance, de lourdeur, de ritualité, un coté biblique voire empirique. Voilà ce que je viens de vivre à l’écoute de cet album. Un empereur en plein conquête d’un territoire qui lui est sien. Le troisième album pourrait être celui de la divinisation si le groupe continue dans cette optique.

Bonne écoute

  •  Tiph

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