Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

En matière de musique, il faut avouer que nous sommes moins bien lotis en Wallonie qu’en Flandre. Et pourtant, il existe quelques formations wallonnes qui se permettent de côtoyer des contrées musicales peu communes, comme le post-rock (We Stood Like Kings), le post-metal (Ilydaen), la musique drone (Wyatt E., VaathV) et enfin le shoegaze dont il est question ici avec cecilia::eyes. Nous attendions le retour du groupe depuis 2014 et autant vous dire d‘emblée qu’il est réussi.

DISAPPEARANCE, l’album précédent du groupe, approchait déjà le shoegaze, mais je trouvais qu’il gardait tout même une essence post-rock profonde. Sore Memories Always End (quel titre magnifique d’ailleurs) disque autoproduit envoûtant, marque définitivement l’identité shoegaze du collectif. Cecilia::eyes sort donc un projet ambitieux d’un peu plus d’1h15 qui ne vous ennuiera jamais. Et c’est bien le risque à prendre avec une telle longueur puisque ces genres musicaux sont souvent synonymes de douceur et de calme.

Là où le disque brille, c’est par sa cohérence. Il est en effet difficile de déconnecter l’un ou l’autre morceau de l’ensemble tant ils sont intriqués les uns aux autres. Sore Memories Always End crée une entité musicale à elle seule où le temps semble se figer. Le reverb permanent, qui évoque l’onirisme, permet de s’immerger dans cette sphère temporelle de la première à la dernière note. Notez le chant, nouveauté pour le groupe, qui s’inscrit dans l’album comme un véritable instrument à part entière, sans prendre trop de place, mais sans en laisser non plus.

Tout semble s’éloigner lorsque le disque démarre… Les problèmes, le quotidien, l’obscurité et le brouillard du dehors, même la pièce dans laquelle on se trouve semble perdre ses murs et ses frontières. L’ambiance tantôt rêveuse, tantôt sombre, fait tout oublier et vous invite dans une sorte de bulle où l’oxygène est si abondant qu’il vous ferait presque délirer. Cette sensation n’est d’ailleurs pas à conseiller lors de votre trajet pour vous rendre au travail en voiture, vous risqueriez de prendre la mauvaise route.

Sore Memories Always End est un disque qui côtoie les grands du genre. On n’est en effet pas loin de formations connues comme My Bloody Valentine ou Slowdive. Veuillez lui accorder l’importance qu’il mérité et l’écouter avec votre plus grande attention, lorsque votre corps et votre esprit seront prêts à s’envoler ensemble, telle une entité singulière.

  • Guillaume

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