Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

Une sélection de Tiph

Sans aucune autre raison particulière que celle de la passion, je vous propose cette semaine un panel d’albums auxquels Mark Lanegan a marqué de son empreinte depuis les débuts de sa carrière. Pour un fan de rock alternatif, de stoner et de blues, le choix n’a vraiment pas été facile. Je vous en propose donc quelques-uns de mes favoris ou que j’ai découverts en préparant cette NMS. Il n’officie pas toujours sous son patronyme et prend parfois part à des collaborations (presque) inattendues.

Mark Lanegan Band – Blues Funeral (2012)

Blues Rock

Sous son appellation M.L.B., j’aurais pu (voire dû) vous proposer l’immense Bubblegum de 2004 mais je préfère mettre l’accent sur une autre beauté du groupe avec ce Blues Funeral. En plus d’un artwork très représentatif de l’œuvre, Mark Lanegan est à fleur de peau sur cet opus, oscillant entre blues électrique et sorte de mélange de blues électro. La voix caverneuse du bonhomme résonne particulièrement sur « Bleeding Muddy Water » ou le mélancolique « Ode to Sad Disco ». Perso, « The Gravedigger’s Song » reste un de mes classiques tous genres et tous artistes confondus. En extrait, je vous propose une session live chez 4AD avec quatre morceaux issus de cette galette. Prenez quinze minutes à vous.

Isobel Campbell & Mark Lanegan – Sunday At Devil Dirt (2008)

Folk Blues

En 2005, l’artiste folk écossaise fait appel à une collaboration à laquelle Mark répond positivement. Ballad of the Broken Seas voit le jour en 2006 et le succès sera au rendez-vous. Découleront alors trois superbes opus mêlant les traditions blues/folk américaines et anglosaxonnes des deux artistes dont les voix se marient parfaitement. Elle, d’un timbre doux et presque angélique, lui, la bête aux vocalises rocailleuses et ténébreuses. Sunday At Devil Dirt est leur second recueil commun et mon favori. La créativité était au maximum à cette période je suppose. J’ai par contre eu la chance de les voir à Charleroi (si, si) en 2010 et encore maintenant ce concert reste dans ma mémoire comme un moment hors du temps.

Soulsavers feat. Mark Lanegan – It’s Not How Far You Fall, It’s The Way You Land (2007)

Downtempo / Trip-Hop

Œuvrant dans un registre plus proche d’un Massive Attack, le duo Anglo-Américains s’est octroyé les services de Mark en 2007 pour cette œuvre aux relents slowcore et downtempo. Le mariage des univers est à nouveau une réussite et le trio réitérera l’exploit en 2009 avec un second album commun Broken, un peu plus porté sur les grattes d’une part, le symphonique de l’autre, que l’album que je vous propose en écoute. Encore une facette intéressante de l’homme qui en plus contribua à l’écriture de plusieurs titres. Soulsavers, par la suite, refera la même expérience avec Dave Gahan (Depeche Mode) en 2015.

The Gutter Twins – Saturnalia (2008)

Rock Alternatif

L’année 2008 est particulièrement prolifique pour le rockeur grunge puisque naît The Gutter Twins, collaboration avec Greg Dulli (leader des Afghans Whigs) où ils officient à armes égales en terme de leadership. L’album est résolument tourné rock alternatif et propose quelques pépites telles que « All Misery/Flowers », « Idle Hands » ou le poignant « Front Streets ». De nouveau, Lanegan trouve une voix différente de la sienne avec Greg Dulli où l’harmonie opère à nouveau. Ce projet peut plaire aux fans d’Alice in Chains par exemple. Depuis, un EP de reprises la même année, le groupe n’a plus jamais donné signe de vie mais pas non plus splitté.

Screaming Trees – Dust (1996)

Grunge

Paradoxalement, c’est son projet qui m’est le plus méconnu. Pourtant, sans les Screaming Trees et son explosion médiatique, la carrière du rockeur aurait peut-être été moindre. Donc, j’ai fait des recherches sur Internet et les avis s’accordent à ce que Dust serait leur meilleur travail. J’ai également écouté Oblivion (1991) pour comparer. On reste dans la grande période du Grunge avec Alice In Chains, Nirvana, Soundgarden, Smashing Pumpkins… toute ma jeunesse ! Dust résonne « années 90’ » avec à la fois des riffs simples, mélodies accrocheuses et ce spleen de cette décennie qui sentait si bon avec des clips, des vrais générations MTV. « All I know », « Make My Mind » et « Sworn and Broken » sont des superbes titres. Et magnifique pochette au passage.

Mark Lanegan & Duke Garwood – With Animals (2018)

Blues / Experimental

Autre collaboration, autre succès. C’est cette fois avec le multi-instrumentaliste Duke Garwood que l’inspiration prend forme. Duke a travaillé sur le Blues Funeral précité plus haut et une symbiose naît alors entre les deux artistes. Black Pudding en 2013 sera suivi de With Animals cinq ans plus tard. Plus sombre, cet opus revêt quelque chose de plus blues rock aux teintes électroniques, expérimentales et ambiantes. Le son parait étouffé par moments, mais l’effet est volontaire. On s’imagine très vite dans un film noir des années 50 avec une bande originale contemporaine. L’artwork est peut-être l’un des plus beaux de la carrière de Lanegan selon mes critères. Musicalement, « Save Me » est un bon exemple de ce qu’on retrouve sur ce superbe album. Je vous conseille également « Feast to Famine » et « My Shadow Life ». En fait non, tout l’album est énorme.

Mark Lanegan – Straight Songs of Sorrow (2020)

Rock

2020 a montré que la Covid n’atteindra pas le loubard. En effet, M.L.B a sorti l’excellent Somebody’s Knocking (avec l’excellent single “Night Fly To Kabul” et l’hilirant « Stitch It Up » avec Donal Logue en taximan perturbé, ça vaut le coup) mais aussi Straight Songs of Sorrow, sous son propre nom. Décrit par lui-même comme une sorte d’autobiographie musicale, Mark y dépeint ses plaies, ses frasques et ses excès (sa transformation physique est d’ailleurs impressionnante sur quelques années et il semble désormais myope comme une taupe mais le talent, lui, résiste au temps) au travers de quinze titres assez éclectiques et effectivement, un bon condensé de sa carrière, mais pas que. Il y a toujours cet aspect exploration que j’adore chez lui tout comme la « simple » chanson blues guitare/voie. « Stockholm City Blues » et « Skeleton Keys » sont les meilleurs titres selon la presse spécialisée et j’étais déjà sur ces deux titres-là avant mes recherches. Preuve en est. À noter les apparitions instrus de Warren Ellis (Nick Cave & The Bad Seeds ) ou plus surprenant Mark Morton (Lamb of God).

Ajoutons à cette liste que Mark Lanegan est aussi un proche de Josh Homme. À l’époque, il a gratifié sa présence sur les exceptionnels Songs for The Deaf et Lullabies to Paralyze des Queens Of The Stone Age. Il est aussi apparu avec les Eagles of Death Metal, les belges de Creature With The Atom Brain, UNKLE, Earth. Enfin et pour faire un lien d’actualité, il signe le chant sur l’un des nouveaux titres de Cult of Luna sur l’EP The Raging River, paru en ce mois de février. Vous l’aurez compris, je suis fan absolu de l’œuvre, mais aussi du personnage mystique. Mark Lanegan fait partie de cette génération d’artistes qui ne fait pas de bruit médiatique car ils n’en ont pas besoin pour briller.

Bonne écoute

  • Tiph

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