Rédacteur en chef et Fondateur de NMH. Spécialisé dans le post-rock, l'ambient, le post-metal, le psychédélique et la musique progressive en général.

Quel plaisir de recevoir à l’avance des albums de groupes qui vous ont emmené dans des rêves musicaux magiques et vous ont ouvert la voie vers d’autres horizons musicaux. God is an Astronaut fait partie de ces formations desquelles je suis parti pour découvrir le post-rock et autres genres oniriques, propices à l’évasion, aux voyages de l’âme et de l’esprit. Alors, vous conviendrez que je ne suis pas tout à fait objectif pour en parler. Je laisse donc la place à Andrei, un de nos lecteurs fidèles et aussi rédacteur en chef du webzine GameActu, qui se prête au jeu de la chronique musicale le temps d’un album. Merci à lui pour ce très beau texte, il dit tout ce que je n’aurais pas pu mieux dire.

  • Guillaume
L’avis du Lecteur – Andrei

Piliers de la scène Post-Rock avec 20 ans de carrière, les irlandais de God is an Astronaut reviennent avec Ghost Tapes #10, un dixième album très attendu depuis Epitaph et sa direction artistique un peu différente des influences space rock et psychédélique du quator ! Ce dixième album se compose de sept titres pour un total de 37 minutes empreintes d’une ambiance comme seul GIAA a la recette !

Le précédent album, Epitath, tirait sur le Black Atmosphérique, voir le Blackgaze, avec des compositions plus rentre-dedans teintées d’ambiances atmosphériques plus sombres. Ce Ghost Tapes #10 garde cette nouvelle ligne, tout en revenant aux sources de ce qui a fait le succès du groupe. Les mélodies des guitares transpirent de mélancolie, atténuée par les notes de piano qui affichent un peu d’espoir de cet avion en feu qui représente notre époque et plus particulièrement 2020. Alors que la batterie était fort carrée sur le précédent opus, cette dernière se veut ici plus organique, balançant quelques contre-temps sur des riffs de guitares hypnotiques, parfois un brin répétitifs par moment, mais efficaces et dont on sent parfois une influence de Russian Circles. S’en découle une ambiance shamanique lors de certains passages, une transe où se mélangent les émotions, passant du confinement à l’explosion.

© Photo de Bryan Meade

Ce maelstrom introspectif, basé sur des structures musicales parfois étourdissantes, explose pour s’exprimer, sortir du cocon tout ce qu’il a dans le ventre. On s’y attend sans savoir quand ça va arriver, comme lors d’un vol sans ceinture dans une zone de turbulences. Certes, à l’image d’Epitaph, l’ambiance est plutôt morose, mais l’auditeur peut sentir la chaleur des rayons de soleil à travers les hublots. Des vagues de sérénité entre des nuages gris parsemés d’éclairs dans ce vol vers l’incertain. Ces moments d’espoirs font écho(e)s aux mélodies éthérées des premiers albums, sans pour autant renier leur virage musical opéré dans Epitath pour proposer ici aussi une guitare acoustique apaisante sur le dernier titre de l’album et dont on sent aussi l’influence d’Alcest. Un dernier titre qui ne sonne pas comme une conclusion ou une introduction à autre chose, qui ne sonne pas non plus comme une déambulation dans le dépit, ni même une ballade remplie d’espoir, mais plutôt comme un hymne à l’incertain qui sonne comme un écho à notre présent qui l’est tout autant….

Un dixième album, c’est quelque chose pour un groupe et GIAA s’est attelé à délivrer un album qui rentre dans les incontournables de leur discographie. Puissant aussi bien dans le son caractéristique des premières compositions, tout en insufflant leur nouvelle direction musicale. Ce dixième album, c’est comme un premier amour qu’on revoit après 20 ans. La nostalgie d’antan sonne comme un glas et laisse place à la mélancolie du temps qui file comme le sable entre nos doigts.

  • Andrei

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