Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

5h19, dimanche matin. Nuit difficile dans la suite des angoisses. Mal qui me ronge et nécessite l’expiation. Malgré l’heure matinale, il faudra de la violence pour faire sortir l’abominable cerbère qui se nourrit de mon anxiété. Et je ne sais plus ce que j’ai dit, d’ailleurs je n’ai rien dit.

Toujours est-il que j’ai récemment reçu cette bombe en retardement (oui vous avez bien lu) déjà écoutée deux fois de manière un peu évasive ces derniers jours et n’attendait que son tour pour se faire mettre en texte, en provenance de Suisse (Tiens donc, nouveau terroir ce pays, réellement), répondant au nom de MONTECHARGE. Un premier album alors que le groupe en est déjà à treize années d’existence. Quelques EP’s çà et là avant un premier vrai album, paru en 2019. Mysticisme se présente à vous.

Vous l’aurez remarqué, mon écriture est bizarre. C’est tellement cet opus lance des décharges implosives dans mon cerveau que les phrases s’organisent de manière abrupte au sommet de mon crâne. J’avais besoin de violence pour donner du sens à mon mal. J’ai 36 minutes pour discuter avec mes démons ou quelqu’un d’autre et leur demander de partir ou de s’installer confortablement dans le fauteuil de ma conscience.

Si pour vous aussi Converge est une source d’expiation plutôt que tout exploser autour de vous, MONTECHARGE va répondre à vos critères. Un pur concentré de haine et rage directement expulsé en pleine gueule, tant pis si ta tête est sur le passage. Les décharges implosives ne laissent strictement aucune chance à l’auditeur et il n’est même pas question d’ignorer ses démons ou ce quelqu’un d’autre. D’ailleurs, je me demande, qui est-il ce quelqu’un d’autre ? Ce visage sur le visuel, dont on devine l’humanité éteinte depuis longtemps ? Ou serait-ce l’un de ses démons ? Dans tous les cas, il ou elle va s’adresser à nous. Et son unique but est de détruire absolument tout. Huit bombes vont nous exploser à la gueule durant ce Demons Or Someone Else. Il ne reste pas grand-chose de nous à la fin. Ou bien un fragment de visage peut-être ? Je tiens peut-être une théorie.

Crédit: Isabelle Nikles

Pour cela, les bombes seront nommées via une suite de nombre en évolution depuis le début de l’existence du groupe. Pas forcément dans l’ordre bien entendu, ce serait trop facile. On est loin du « I », « II », « III », « IV » et ainsi de suite. Non, tous les morceaux sont mélangés et pas forcément de manière logique. Ils sont disséminés, même sur les trois premiers EP’s, un peu comme si l’une des bombes nous avait explosé en pleine tête et nous avait éparpillé en multivers. Cela augmente dans les nombres, c’est la seule suite logique. Ceci dit, quelque chose me saute aux yeux en analysant les titres depuis 2007 : il n’y a ni piste « I », « IV » ou « VI » sur aucun d’entre eux. Seules trois interludes numérotées « Atone I, II et III » qui composent étrangement un six en les additionnant. J’ai fait l’expérience de les écouter toutes les trois de suite. Perturbant. Faites de même après avoir écouté plusieurs fois l’album.

Vous l’aurez compris, j’ai laissé mon instinct guidé cette chronique, sans citer de titre, tant le son de MONTECHARGE parle de lui-même. On est dans le hardcore chaotique avec des pointes d’expérimentation dissimulées un peu partout sur l’album (au casque, c’est un régal total). Il ne nécessite aucune description, il se déglutit seul dans la haine et se réclame exutoire, énigmatique, mystérieux, étouffant et malsain, le tout en un seul être, ce démon ou ce quelqu’un d’autre. Ce titre et ce visuel me perturbent, j’aime être sorti de ma zone de confort. Cet album vient de m’occuper durant près de deux heures pour essayer de chercher un sens là où il n’y en a peut-être pas. Le genre d’album qui obtient la pérennité tant il laisse des traces, des questions, des doutes ou encore des théories, comme développé ci-dessus. Il y en a peut-être même d’autres cachées ou à venir, à analyser autrement aussi.

Un titre hurlé en français, « XVI Cernes Profondes », à mettre en avant cependant, dont le timbre de voix n’est pas sans rappeler Thomas Thirrion (AqME) tant c’est agressif et impulsif. Cela me ramène à de bons souvenirs à une époque où j’étais un peu moins cinglé que maintenant. En apparences. En attendant, prenez les sept autres bombes de cet opus également et aller les jeter sur votre anxiété ou ce qui vous empêche de respirer ou vivre. Et tant pis si celui-ci ou celle-ci respire également. Inspirez, expiez, expirez. Appuyez sur le bouton. Ou la gâchette. C’est selon.

Bonne écoute

  • Tiph

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *