Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

C’est décidé. Je vais préparer mon sac et je pars vivre en Suisse. Après toutes les récentes chroniques que nous vous avons proposées sur les formations helvétiques, nous venons en ajouter une qui a du chien ! et un chien méchamment sexy, rock’n roll et qui sent la poudre à plein nez !

Les excellents Køde, originaires de Lausanne, ont balancé leur premier album dans le dernier trimestre 2019. Un EP prometteur en 2018 laissait entrevoir que du bon. Discrete Transformation n’a rien de discret, contrairement à son appellation, il envoie du bon en transformant parfaitement son essai. Avec NMH, on ne peut pas tout choper tellement la diversité et la qualité sont présentes dans tous les styles. Nous vous proposons aujourd’hui un petit retour en arrière sur une galette haute en couleurs, en contradiction totale avec son visuel, pourtant superbe, entendez-moi bien.

Køde, c’est un concentré garage rock aux accordages assez lourds type postcore avec une voix qui ferait tomber plus d’un amoureux à la première seconde. Imaginez un peu les Kills en version plus dure, mêmes intentions que dans la sublime voix d’Alison Mosshart. Ajoutez à cela des très grosses pointes de noise et de post punk pour agrémenter le tout, vous obtenez ce Discrete Transformation.

Alors, quand je vous disais que le contenu est ambivalent au visuel, jetez un œil au clip génial « Heloise », invitation à faire la fête, quelque soit notre apparence, notre âge, notre orientation sexuelle, nos envies ou encore nos sens contraires. Rien que là, je vous trouve un lien avec la pochette, c’est pas beau ça ? Ce titre peut ravir tant les amateurs de rock que ceux des dancefloors, hyper fédérateur. On embraye sur du garage rock un peu à la The Kills justement avec « Time » plus soutenu et plus dirigé gratte. En même temps que j’écris, mes épaules se trémoussent et j’ai le sourire aux lèvres. « Stars » est plus lancinant, plus mélancolique et démontre une autre facette du groupe. Dans tous les cas, on tripe. De nouveau, la production du disque est parfaite, chaque instrument est parfaitement balancé et dégage une atmosphère chaude. Sur chaîne Hi-Fi, ça envoie sévère.
Même quand le propos se veut plus psyché, les compositions gardent une véritable puissance. Preuve en est avec le Stoner « Small Little Pieces », qui laisse la voix de Saskia à l’avant plan et lui offre de la résonance tout en gardant la puissance des guitares. Mon petit cou se balance. C’est bon tout simplement.

La basse ronronne comme un gros chat repu sur « Let It Go », aucune comparaison avec La Reine des Neiges s’il vous plaît (j’avoue, elle est naze). Dans une moindre mesure, cela me rappelle les excellents Room Me en moins dark. Enfin quoique… Vous en ferez votre opinion en écoutant cela non ?
« Kanzeon », titre le plus long de l’opus, nous plonge dans des méandres plus expérimentaux avec un travail de fond hyper important. Je vous le conseille au casque pour en saisir toutes les nuances. C’est un peu comme si Raketkanon calmait son tempo avec toutes ses élucubrations. Comment diraient les jeunes, c’est chill (enfin, je ne sais pas comment ça s’écrit, on s’en fout, ça se vit, ne s’écrit pas).
On repart sur des compos plus courtes pour se diriger vers la fin et donc plus rapides. Les très grunges « On Your Side » et « Fire » nous envoient un Nirvana 2020 sous acide mais en mieux, plus gras. Ça me rappelle un peu Toybloïd également, le groupe de la nièce de Nicola Sirkis (Indochine).
La voix de Saskia est une nouvelle mise en avant sur l’inquiétant « Water ». Elle a la capacité de t’emporter sans même réellement écouter les paroles, ma tension a baissée et me calme. Sentiment plus qu’agréable, je dois l’avouer.
On conclut avec « Pointless Fights Are Colors ”. Tout en finesse et une touche très ninetie’s pas déplaisante du tout. L’intensité va monter tout au long du morceau pour se finir sur un trip noisecore où chacun fait ce qui lui plaît. En live, ça doit envoyer sévère.

Encore un moment de qualité passé avec un groupe issu de la scène suisse. Sincèrement, nous devrions voir dans quelle mesure il serait possible de proposer une soirée NMH avec la Suisse à l’honneur, tant ce pays devient une source importante d’approvisionnement pour nos chroniques (Notre rédacteur en chef chéri de tous, je m’adresse à toi, nous en parlerons).
En attendant, Superbe album de Køde, sincère, festif, dansant, lourd quand il le faut, naturel et laisse entrevoir que du bon pour l’avenir. Et pour couronner le tout, cet album est à votre disposition en téléchargement libre sur leur Bandcamp. C’est pas beau ça sérieux ?

  •  Tiph

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *