Post Rock, Post Metal Doom, Sludge, Trip Hop, Prog, Mathrock, Chaotic Hardcore. Des mots tout cela, des étiquettes. Laissez-vous guider par mes émotions. Orienter les vôtres et vous donner de quoi rêver. Planer ou encore vous déchaîner.

Psychiatrie et tératologie.

Il est certainement l’un des groupes les plus étranges en activité sur Terre. Parce que chaque release donnera naissance à quelque chose d’inappréhendable, même après plusieurs écoutes. Et ce, pour chaque album. À ce jeu, Old Man Gloom est passé maitre dans l’art de se jouer des clichés. Par exemple, sortir deux albums, la même année, nommés The Ape of God mais qui sont en réalité deux albums différents (trois en fait… mais ce dernier est en fait un fake uniquement distribués aux critiques et « leaké » online). Non ce n’est pas donc pas un double album. Ou comme dans le cas présent, sortir Seminar IX et Seminar VIII à deux mois d’écart, le 9 avant le 8. Pourquoi ? Parce que. Ils s’en fichent éperdument de ce que pense n’importe quel quidam et font ce que bon leur semble quand ils en ont l’envie.

Tout cela pourrait-il être lié au maitre de cérémonie, à savoir Aaron Turner (Isis, Sumac, House Of Low Culture) toujours dans les énormes coups ? Je pense personnellement que ces types sont juste parfaitement cinglés mais ils sont également tout simplement dans l’élite mondiale du Sludge. Ni plus ni moins.

Donc avant d’entamer un check up gériatrique de ce qui nous attend sur cet album, trois faits que vous devez savoir.

·        Seminar IX est sorti le 23 mars dernier et Seminar VIII sort aujourd’hui, le 22 mai 2020. Ils semblent liés par des pochettes similaires mais pas forcément un double album.

·        La partie IX ,comme je le disais, semble précéder la partie VIII.

·        Ce sont, si je ne me trompe pas, les tous derniers albums de Caleb Scofield avant son décès (Je ne connaissais pas assez son œuvre, je n’attarderai donc pas sur sa carrière. J’en déduis juste qu’il était un musicien exceptionnel et je ne manquerai pas de me plonger dans Cave In)

Dès lors, avec Guillaume, on a décidé de pimenter la chose. Nous faisons chacun la chronique d’une partie et allons voir si quelque chose en ressort. Exercice dangereux mais excitant !

En principe, je me plonge donc dans la seconde partie. Et on va délirer totalement et passer par plein de styles différents. Avec en plus, une palette de voix impressionnante car pas moins de quatre chanteurs prennent les rennes quand bon leur semblent.

« Procession of the Wounded » s’ouvre en violence sur un sludge bien sale avec un piano angoissant, rappelant le « Feel Good Hit Of The Summer » des Queens Of Stone Age. Je sais, rien à voir mais je suis déjà délirant. On a le sentiment que le morceau était en cours. La fin de Seminar VIII ? à vérifier. (Note de Guillaume : A priori non, du moins à l’écoute ça s’enchaîne, mais ça n’est pas lié selon moi).

Ce qui n’a toujours impressionné avec ce groupe c’est cette capacité totalement imprévisible. Impossible de comprendre réellement ce qui se passe sur « Heel To Toe » mais on part d’un délire noise pour basculer dans un sludge très Mastodon pour finir sur un trip bizarre…Comme une mouche sous larsen. « The Bleeding Sun » sonne comme du Interpol au départ (sans rire), comme un vieux faux relent pop de l’époque Isis. La voix de Turner se veut comme d’habitude, gargantuesque. Sans crier gare, on bascule dans le hardcore à la Hatebreed (de nouveau sans rire). On ne sait vraiment jamais à quoi s’attendre. Je suis en transe totale.

Par la suite, on va vite comprendre que la drogue c’est bien. Car ce « Canto De Santos » qui n’a ni queue ni tête ne ressemble à rien. C’est un délire total. On ne sait pas ce qu’il se passe durant les premières minutes de cette longue composition. On se croirait dans l’estomac d’un type défoncé à la meth. Moi peut-être en fait. Ou bien un type enfermé dans un sac en plastique. Il y a un coté très suffoquant. La suite nous ramène à Neurosis et des racines post metal très solides. Ah tiens non, au final, on se fait gicler sur un mathcore lorgnant à la frontière du grindcore par moments. Pour finalement atterrir sur Neurosis. Ah un élément cohérent !!! L’ensemble est tout bonnement aliénant. Mais c’est géant.

On part ensuite dans l’atmosphérique acoustique sur « Death Rhymes ». Je l’interprète comme un chant d’obsèques pour Caleb Scoffield. Mon sang se glace, le moment est suspendu. Je le répète : Old Man Gloom est l’incarnation de l’imprévisibilité. Le progressif s’invite à un peu la fête aussi sur « In Your Name » toujours sludge dans l’approche avec un refrain très catchy. Je rêve ou le chant sonne Scott Kelly à mort ? Toujours est-il que comme d’habitude, on basculera dans un autre univers encore à mi-chemin. Une sorte de Doom Sludge à relents progressifs pour se terminer sur de l’ambiant. L’émouvant « Love is Bravery » conclut la galette sur une intonation Rosetta. Tout en finesse. Sans pour autant finir en coup d’éclat à la… oui à la Old Man Gloom.

Depuis que j’écris pour NMH, cette chronique est officiellement la plus longue alors que ce n’est pas l’album le plus long. C’est dire la richesse, la diversité et la réflexion de ce Seminar IX : Darkness Of Being appelé pour moi à devenir un classique du genre. Il est empreint de toutes sortes de sentiments. Mais ce chaos imprévisible ne serait pas le même sans ce grain de folie. Je terminerai en disant qu’Old Man Gloom n’a pas composé et écrit ce Seminar IX. Non c’est ce Seminar IX qui a dirigé Old Man Gloom.

J’attends de lire notre rédacteur en chef maintenant ! (C’est en cliquant ici!)

  •  Tiph

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