Chroniqueur, graphomane lexicopathe féru d'humour absurde et d'une myriade de genres musicaux : musique psychédélique, prog, jazz, fusion & funk, ambient, minimalisme, RIO, zeuhl, gamelan, éthio-jazz, folk imaginaire, IDM, abstract hip hop...

FRENGLISH LEXICALLYFRIED REVIEW / FRANGLAISE CRITIQUE LEXICALEMENT FRITE – RELAYER (1974) ~

DÉCORTIQUONS EN CE JOUR (SOLENNEL) LE VÉRITABLE PAROXYSME DE LA LONGUE CARRIÈRE DE YES, UN ALBUM-FLEUVE SERTI D’UN HOMMAGE APPUYÉ À GUERRE ET PAIX DE TOLSTOÏ (THE GATES OF DELIRIUM).

LET’S OPEN OUR PROG ROCK RECAPITULATION/REVIEWS WITH A REAL CORNERSTONE OF THE GENRE, AN EPOCH-DEFINING OPUS : YES’ RELAYER (WINTER 1974).

 

Stand and fight we do consider
Reminded of an inner pact between us
That’s seen as we go
And ride there
In motion
To fields in debts of honor

Defending

In this reviewer’s humble opinion, Relayer, and particularly the centerpiece The Gates Of Delirium represents the zenith of the quintet’s ambtions : marry the extended possibilities of Seventies rock with the Romantic grandeur of Sibelius and Rachmaninoff, and the free-form jazz writing/improvisation of John McLaughlin’s Mahavishnu Orchestra and Herbie Hancock’s Mwandishi Sextet.

Newcomer swiss keyboard player Patrick Moraz acts as a real incentive in this process, adding a real jazz flair and spiritual awareness to his eccentic keyboard parts, be it the Fender Rhodes opening of rollercoaster-shaped Sound Chaser (not to forget the remarkable, all-stops-pulled-out furiously funky ARP Odyssey solo venture at the end of the same piece), the Mellotron miracles evrerywhere, the smooth Minimoog synthesizer solo of closer To Be Over or the colourful multi-synthesizer (more than 17 different instruments overdubbed !) opening soundscape of The Gates Of Delirium.

Moreover, the rest of the band seem invigorated by this newfound urgency and freedom : Steve Howe’s guitar soars, cries and rides into places he will seldom explore afterwards (the heroic cavalcade in Sound Chaser‘s middle section, the hawaian-pedal-steel-meets-rockabilly figure in To Be OverChris Squire’s bass rumbles and is as assertive as anything he did on 1971’s Fragile ; Alan White’s drumming is precise, hyperactive, jazzy and most of all, incredibly manic, showing capacities he only discretely hinted at on Tales From Topographic Oceans. … and Jon Anderson’s vocals and poems are more evocative and fit better into the music, having kind of a hazy eclectric jazzyness about them or sounding even a bit as Gentle Giant medievalisms in The Gates Of Delirium‘s intro.

Track II, Sound Chaser is quasi ten minutes of pure freak-jazz-funk fun and madness. The way the drums and the Fender Rhodes washes interlock themselves in the intro, the density of the instrumental parts even in the sung portion, all the way through the catchy « cha-cha-cha » section are pure, unbridled joy. Yes never has never quite – and never will afterwards – produce anything of that magnitude and unlimited creativity again ! Props to Moraz, again, for a ferpectly frenzied’n’groovy ARP solo verging on Chick Corea’s fluid style, aka THE synth-led moment in an already keys-heavy ride…

Faster moment spent spread tales of change within the sound,
Counting form through rhythm electric freedom
Moves to counterbalance stars expound our conscience
All to know and see the look in your eyes.

 It all rounds up and drives you gently home with the slightly Indian-tinged, calming ballad To be Over, featuring lovely choir voices and a meltingly tender interplay between Howe and Moraz. A characteristically bombastic ending sung in tribal Yes language ends this most daring, fearless, unbound, and fun Yesworld you can ever wrap your mind around and dream of.

Sah du rah
Sah du lay
Tu sah rah
Du sah dulay
Sah du rah
Tey tu santeh

A short Proggy Historical Manifesto.

À plus d’un titre, Relayer représente la dernière véritable heure de gloire de Yes, à l’époque où le quartette vénérable Anderson/Squire/Howe/White, amputé de l’astrolabe baroque Rick Wakeman mais bientôt rejoint par le prodige suisse aux mille claviers Patrick Moraz, émerge avec brio d’une période contrastée. Après la sortie coup sur coup du triple live Yessongs et de l’ambitieux double album concept Tales From Topographic Oceans, 1973 représente en effet un revirement de fortune radical pour le groupe, alors au faîte de sa popularité comme de ses aspirations artistiques, mais dont la dernière production en date se fait démanteler par les critiques, et – pour la première fois – bouder par une faction de fans moins patiente.

Nullement découragé dans son exploration systématique des potentialités musicales de la forme longue et d’un certain mariage du rock avec la tradition symphonique européenne, le groupe ressort plutôt aguerri de l’expérience Tales, et ose s’aventurer sur des territoires jazz-rock voire free funk assez provocateurs, zones qu’il n’avait que timidement et épisodiquement effleuré sur The Solid Time Of Change (motif ascendant introducteur de Close To The Edge) et sur la jam souterraine, fumigène, abyssale et asymétrique de The Ancient – Giants Under The Sun (Tales, track 3).*


Loin de l’intimider, ce saut dans l’inconnu sans précédent semble l’animer d’une posture plus défiante que jamais, alimentée par une énergie collective extatique, contagieuse et visiblement illimitée, où l’audace décuplée dans la composition se voit toujours secondée par une maîtrise impeccablement incendiaire, un propos intelligent ainsi qu’un travail colossal sur les synthétiseurs analogiques 70’s (Vako Orchestron, Arp Odyssey, Moog Astra…), le Fender Rhodes et la section rythmique.

Further (perbe) enlightened (mayhaps) reading on Gates…
Tel un roman pour les oreilles, le morceau introducteur se déploie sur trois sections ou chapitres, et double sa trame musicale d’une épopée narrative (principe éminemment PROG – who said pretentious ? In this case, feel free to replace said term by « literate »).

I. Prologue (0:00 -> 7:57)
À l’instar de Close To The Edge (1972), The Gates Of Delirium expose de manière libre et allégorique les étapes d’un cheminement spirituel, mettant cette fois en scène l’affrontement intérieur d’un ego de plus en plus inévitablement en proie à ses démons existentiels.

II. War / Battle Scene (8:02 -> 15:06)
Une fois le point de rupture – et de non-retour – atteint, toute cette tension latente, sourde, et savamment accumulée éclate, pour déferler ensuite dans une razzia torrentielle, représentée par cette magistrale section de chassé-croisé instrumental, où les passes d’armes effrénées entre la guitare abrasive de Steve Howe et les synthétiseurs héroïques de Patrick Moraz cherchent à dominer le spectre sonore. La section rythmique Chris Squire / Alan White est le moteur grippé de cette mécanique infernale, passant de cavalcades funky en martèlements haletants à la fois souples et martiaux.

III. Epilogue / Peace (15:07 -> 21:51 – « Soon, oh soon the light… »)
En guise de dépassement, une accalmie éthérée vient clôturer ce déluge de chaos contrôlé et méticuleusement écrit, conviant l’auditeur exténué à se recréer en découvrant le lyrisme cathartique d’un Jon Anderson à fleur de peau.

Utilité additionnelle :
Fermer le caquet de ces ingrats opposants à la Cause Progressive – ils sont légion -, qui prétendraient que la nécessaire niaque, la sincérité et une certaine spontanéité serait absente de cette musique qu’ils jugent généralement pesante, prétentieuse et dénuée d’émotion, souvent par désir refoulé de cloisonner le rock à sa seule énergie primale, binaire et générique.
À ceux-là, je leur dis Pft!
Lanturlu.
Sornettes.
Cornegidouille.
Non mais des fois.
Que Nenni.
(Oh hé hein bon)

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